Fabien Roussel est le secrétaire d'un Parti communiste basé en France. Il a été élu par une majorité de communistes dans un cadre clair de débats toniques pour une période qui se renouvelle tous les trois ans. Demain, que ce soit lui ou un(e) autre demain, les communistes devront remonter le courant qui les avait menés au bord de l'extinction. C'est bien parti, n'en déplaise aux cassandres et aux excités qui ne le supportent pas. Les communistes n'ont pas pour but de lutter pour la promotion d'une marque commerciale version 5e République pour tomber dans le culte de la personnalité et, une fois de plus, tomber dans l'ornière de la déception par manque total de clairvoyance. Ils doivent toutefois tenir compte des conditions de l'expression qu'impose notre société en crise en ne s'effaçant pas devant la pression médiatique. Fabien Roussel, contrairement à ce que disent ses détracteurs, sait ce qu'il fait. Il choque parce qu'il s'adresse non pas à ceux qui vont encore bien mais en s à ceux qui souffrent et ne peuvent pas se payer le luxe des cafés de l'entre soi à l'ombre d'un mode de vie sans souci majeur.
Et ce n'est pas de l'ouvriérisme. C'est une nécessité dans le contexte que nous vivons. François Ruffin, à sa manière, fait exactement la même chose, avec une autre orientation certes –notamment sur l'évaluation du rôle des contre pouvoirs syndicaux et associatifs– mais dans le même esprit s'adressant aux « sans dents » en priorité. On ne lui en tient pas rigueur. Alors oui, quitte à écorcher les habitudes, il faudra continuer à se battre –et ce sera long– pour faire revenir au combat pour le changement celles et ceux qui y ont le plus intérêt.
En la matière, tous les sectarismes ambiants sont mortifères. De l'intellectuel encore protégé au chômeur de longue durée, créons une chaîne de solidarité avec les dents. L'alternative est à ce prix.
Yvon Huet
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