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Le billet de Jean-Michel Galano. Ne comptons pas trop sur le sociétal…

N’en déplaise à Mélenchon, le législateur a bien agi quand il a décidé qu’en cas de violences conjugales, même une simple main courante devait être signalée au Procureur de la République. Cette automaticité est une garantie pour les femmes, qu’elle met à l’abri de toute pression visant à les faire revenir sur leurs déclarations. Elle ne porte pas atteinte à la présomption d’innocence, car elle n’est pas une condamnation mais l’ouverture d’une procédure où les deux parties pourront s’exprimer, selon la règle du contradictoire.

Il est toujours assez attristant de voir que dans ce domaine, qui est celui du sociétal, ceux qui parlent le plus bruyamment ne sont pas toujours, loin s’en faut, ceux qui donnent l’exemple.  On a connu Cahuzac, grand pourfendeur de la fraude fiscale et fraudeur fiscal lui-même, Christine Boutin chantre de la famille chrétienne mais mariée à son cousin germain, et dans un passé plus lointain le R.P. Daniélou, lui aussi aspirant préfet des mœurs et mort d’une crise cardiaque dans les bras d’une de ces dames.

Et ne parlons pas de ces grandes âmes qui n’ont que le mot de laïcité à la bouche mais qui, de François Mitterrand à Pap N’Diaye, scolarisent leurs enfants dans le privé…

« Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais » : qu’il s’agisse d’hypocrisie cynique ou de simple irresponsabilité, ce décalage entre les paroles et les actes ne discrédite pas seulement leurs auteurs : il rejaillir sur l’ensemble de ce qu’il est convenu d’appeler « la classe politique ».  Il nourrit le « tous pareils ! », l’abstention et le populisme. Car c’est toujours à l’extrême-droite que le scandale profite.

Et il est cruel, mais pas immérité, que des organisations qui ont fait leur fonds de commerce de la dénonciation des violences faites aux femmes  (les VSS, dit la nouvelle langue de bois) et ont joué les parangons de vertu, dénonçant à tour de bras et le plus souvent sans preuves des « bourreaux » présumés chez les autres, voire dans leurs rangs, subissent un effet boomerang. Le principe de l’arroseur arrosé a quelque chose d’intemporel.

On peut souhaiter que ce lamentable épisode amène le plus grand nombre possible de citoyens à s’investir en personne, et non par délégation de pouvoir, dans un débat citoyen qui doit d’abord porter sur les questions sociales : emploi, pouvoir d’achat, services publics, financements, libertés, droits des salariés dans les entreprises. Ces questions sont incontournables. Elles commandent toutes les autres. Ceux qui ont cru pouvoir les esquiver se retrouvent toujours tôt ou tard pris à leur propre piège.

Jean-Michel Galano

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Le billet de Jean-Michel Galano. Ne comptons pas trop sur le sociétal…

le 25 September 2022

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