Alors que nombre de grandes entreprises engrangent des profits importants, ces bénéfices ne se retrouvent pas dans les négociations salariales en cours. Chez TotalÉnergies, superprofit ne rime pas avec partage de la richesse avec les travailleurs.
La grève des salariés de TotalÉnergie n’est pas un caprice de nantis
La crise s’intensifie autour de la question des salaires. Depuis quelques jours : des fausses informations discréditent la grève des salariés de TotalÉnergies, faisant croire qu’il s’agit d’un mouvement de quelques privilégiés grassement rémunérés.
Rétablissons la chronologie et l’exactitude des faits.
Les premières grèves ont débuté le 29 septembre, lorsque TotalÉnergies annonce des bénéfices record : 5,7 milliards de dollars pour le second trimestre, soit 2 fois plus que l’an dernier (2,2 milliards) à la même époque, après 9 milliards de dollars au premier trimestre 2022 !
Dans le même temps, le groupe pétrolier prévoit le versement d’un acompte sur dividende exceptionnel de 2,62 milliards d'euros à ses actionnaires.
En 2021, année où le groupe a engrangé 18,1 milliards de dollars, le PDG Patrick Pouyanné s’est augmenté de 52 %, passant de 3,9 à 5,9 millions d’euros.
Prenons l’argent là où il se trouve
Dès la fin septembre, les travailleurs exigent une réouverture anticipée des négociations obligatoires annuelles (NAO).
Une situation tendue, qui arrive après le refus du gouvernement de créer une taxe des profits et des dividendes versés aux actionnaires.
« Les salariés réclament une plus juste répartition des revenus issus du travail, de leur travail ! » insiste Nathalie Verdeil, secrétaire confédérale CGT.
Salaires trop bas, inflation galopante
L’accord salarial du 3 octobre 2022 dans la branche Pétrole (que la CGT n’a pas signé) montre que les premiers coefficients (130 à 200) sont inférieurs au Smic :
On est loin du chiffre de 5.000 euros brut en moyenne annoncé par la direction de TotalEnergies, qui parle de moyenne dans un secteur où les écarts de rémunération entre les salariés et les cadres sont très importants.
Et l’inflation, prévue autour de 6 % pour 2022, vient accroitre les difficultés des travailleurs.
Le gouvernement attise le feu
Le gouvernement, lui, préfère marquer une position d’autorité sur les grévistes, notamment en ordonnant la réquisition de certains salariés, plutôt que de faire pression sur le groupe pour commencer des négociations. La CGT a déposé un référé sur les réquisitions.
Le gouvernement a pourtant deux leviers qu’il n’utilise pas pour régler la question des salaires :
Pour toutes ces raisons, mercredi soir, la grève était reconduite chez TotalEnergies et chez Esso-ExxonMobil.
Un peu partout en France, les travailleurs se révoltent et réclament des négociations salariales dignes, au moins à la hauteur de l’inflation.
La CGT appelle les salariés à répondre par la grève interprofessionnelle mardi 18 octobre.
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