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Congrès du PCF (Yvon Huet, section du Vallespir)

Avril c'est bientôt. J'attends avec intérêt les documents préparatoires au congrès du PCF. Il sera certainement plus tonique encore que le dernier qui a vu une orientation remettant en cause la direction sortante l'emporter, après des discussions et une synthèse qui ont empêché les scissions. Le prochain sera certainement plus chaud encore, vu l'état des lieux du pays, les interrogations, les angoisses liées à la fois à la guerre à nos portes et à l'insistance d'un pouvoir toujours plus insupportable dans politique autoritaire et anti-sociale.

Mon point de vue ? Il serait souhaitable que la direction sortante propose une motion de synthèse très ouverte pour éviter les crispations liées à la diversité tout à fait normale des points de vue, parce que le PCF n'est pas le PC Chinois, qu'on se le dise, même s'il faut se garder de rester dans les clous de la propagande « occidentale » pour juger l'évolution d'un immense pays qui dérange la domination des lobbys américains.

Et cette ouverture doit respecter tant les différences de points de vue collectifs qu'individuels sans pour autant remettre en cause la nécessaire production d'une majorité pour une ligne politique. Ce n'est jamais facile certes, mais, qu'on le veuille ou non, la dictature, c'est toujours plus facile que la démocratie. On en a assez fait les frais pour le savoir et ne jamais scléroser le PCF, ce qui déroute nos adversaires et « partenaires » certes, mais qui prouve bien que les allégations de « stalinisme » ne sont que des balivernes, particulièrement quand elles viennent de soit disant « intellectuels » confortablement installés dans leurs assurances qui ne risquent rien et sont même très prisés par les médias.

Reste une obsession qui ne doit pas nous faire rater le débat fraternel que nous devons montrer au pays. La NUPES… Y rester, fuir, lutter contre, proposer autre chose ? Sur ce sujet comme sur d'autres, il faut savoir à la fois rester ferme sur les principes, ne pas se laisser annexer par la gauche sociale-démocrate devenue majoritairement populiste, c'est un fait incontournable, mais il faut aussi faire avec comme nous avons fait avec les socialistes d'hier, avec une différence notoire et essentielle : PENSER À NOUS, pas POUR NOUS en soi, mais pour faire en sorte que nos idées et nos propositions soient connues et reconnues assez clairement dans les quartiers populaires et les entreprises en priorité.

L'unité sans contenu et sans forces réelles, c'est une façon de préparer un nouvel échec de la gauche, même si elle arrive au pouvoir après Macron, ce qui n'est pas du tout certain d'ailleurs vu l'habilité de l'extrême-droite à profiter des opportunités pour se dédiaboliser et tenter encore plus le vote des Français, « POUR VOIR »

Dans ce sens, le programme défendu avec notre candidat Fabien Roussel doit être affiné et actualisé. Il a pu servir de base à l'apport de nos exigences dans la NUPES, notamment celles d'augmentations de salaires et d'une meilleure prise en compte de la taxation du Capital à la source pour financer les réformes sociales, etc. Reste les questions liées à l'écologie, au féminisme, qui prennent plus de place dans les débats qu'hier. Nous pouvons y répondre sans frein et nous savons que nous avons déjà parcouru un immense chemin pour en faire aussi des priorités liées aux autres, mais sans jamais tomber dans un effet de mode superficiel et racoleur.

Nous ne sommes ni une association ni un syndicat de contre pouvoirs avec lesquels nous devons travailler en respectant le rôle de chacun. Nous devons réfléchir en producteurs de perspectives d'alternative crédible à la gouvernance actuelle sachant toujours que le dialogue, ce n'est pas la recherche de l'identité de vue mais celle du compromis acceptable et du mouvement.

La lutte de classe (le mouvement ) ne s'arrêtera pas quand la gauche sera au pouvoir, ou si elle est stoppée, on se préparera un retour en arrière catastrophique. C'est ce que nous avons vu chez nous et ailleurs. Que cela nous serve de leçon.

L'avenir se construit quand on ne le subit pas. Les communistes ont un avenir en France, pas pour eux-mêmes, mais pour le bien d'un peuple et d'un pays qui se défendre contre les vents mauvais qui soufflent sur le monde et auxquels le capitalisme ne pourra répondre que par la guerre et l'accentuation des inégalités et des souffrances qu'elles génèrent.

Quand je pense aux générations qui ont vécu le pire au XXe siècle, je me dis qu'il serait bon que mes enfants et petits enfants ne connaissent pas un autre pire... Nous sommes à la croisée des chemins. Raison de plus pour ne pas être frileux dans nos objectifs.

J'envoie ce texte à mes instances du PCF. Il ne mérite ni polémique ni rien d'autre. C'est un point de vue comme j'aimerais qu'il y en ait autant que d'adhérents. La force des communistes, c'est que chacun puisse penser par soi-même sans avoir besoin de constituer un clan face à d'autres. C'est cela qu'il faut encourager partout si on veut que les militants ne craquent pas devant la violence de classe qui étouffe la capacité de réfléchir avec recul sur l'état des lieux du monde, de leur propre réalité à celle qu'ils découvrent en permanence sur notre bonne vieille terre.

Yvon Huet

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Congrès du PCF (Yvon Huet, section du Vallespir)

le 26 October 2022

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