La question de savoir si la sortie raciste d’un député RN à l’Assemblée Nationale était dirigée contre un autre député, LFI en l’occurrence, contre le bateau chargé de migrants dont il était question, ou contre la politique migratoire di gouvernement, m’apparaît assez secondaire. L’extrême-droite a toujours vécu de ces ambiguïtés.
Elle n’est d’ailleurs pas la seule : « Ce n’est pas à toi que je m’en prends, voyons ! C’est au groupe dont tu fais partie ! » Les communistes notamment sont souvent confrontés à ce genre de finasserie. Une finasserie qui a l’intérêt, pour ceux qui l’emploient, de présenter la personne insultée comme bêtement susceptible, voire paranoïaque. Et de se poser quant à eux en victimes pour peu qu’on leur demande des comptes.
On pourrait tout de même souhaiter que la représentation nationale cesse de donner le spectacle d’une foire d’empoigne ou d’une cour de récréation. Le cycle provocation-victimisation est sans fin. Quiconque s’y complaira aura tort. Plus grave : ces mœurs, qui relèvent de ce que Lénine appelait déjà le « crétinisme parlementaire », discréditent la politique dans son ensemble et découragent l’intervention citoyenne.
Et pour le profit de qui ? De la droite la plus extrême, bien entendu.
Jean-Michel Galano
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