Fédération des Pyrénées-Orientales

Fédération des Pyrénées-Orientales
Accueil
 
 
 
 

Mondial au Qatar. Un non sens ,sportif, humain et écologique

Derrière ce qui devait être une grande fête populaire apparaît le vrai visage du capitalisme. La 22e Coupe du monde de football se tient dans un riche émirat pétrolier, accusé de corruption, de discriminations et de greenwashing(*).

Les soupçons de corruption pleuvent quand, le 2 décembre 2010, le Qatar est désigné face aux États-Unis pour l’attribution de la Coupe du monde 2022. Douze ans plus tard, la justice enquête toujours. Elle s’intéresse à l’intervention de Nicolas Sarkozy, alors Président de la République française, dans le processus électoral. Ainsi qu’aux pots-de-vin que l’Emirat aurait versé à quinze membres de la Fifa (Fédération internationale de football association) organisatrice de l'événement.

Le Qatar s’est largement servi du sport pour développer son aura. Il a misé sur l’athlétisme, le cyclisme et sur la Formule 1. En janvier 2015, il organise les Mondiaux de hand-ball masculin : son équipe, composée quasi exclusivement de joueurs nationalisés, n’est battue qu’en finale par la France.

Ce « grand pays du sport » est obligé de nationaliser des athlètes venus du monde entier pour devenir compétitif et crédible. Huit stades ont été construits avec les infrastructures qui vont autour. Pour assouvir ce gigantisme, ce riche Émirat pétrolier a fait appel à de la main-d’œuvre asiatique bon marché.

Esclavage et discriminations

Qui dit main-d'œuvre bon marché, dit conditions de travail exécrables avec des milliers de morts à la clé. Pendant que, sans honte, les autorités qataries n'ont fait état que de cinq morts sur les chantiers, les différentes ambassades des pays d'où sont issus cette main d'œuvre en dénombre entre 100 et 150 par an. Le journal britannique The Guardian, quant à lui, dans une enquête, en dénombrait 6.500 au mois de février.

Le Qatar a établit l'esclavage modernes en confisquant les passeports des salariés. Un salaire minimum a bien été imposé (230 euros par mois, soit le coût moyen de la vie au Qatar) mais des « retards » de salaire allant jusqu’à sept mois ont été relevé.

Par ailleurs, et en contradiction avec les statuts de la Fifa, les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou intersexes sont systématiquement bafoués. Les peines pour relations sexuelles entre couple de même sexe peuvent aller jusqu’à sept ans de prison.

L’Émir Tamim ben Hamad Al Thani a bien assuré que les supporters du monde entier seraient accueillis « sans discrimination », mais le chef de la sécurité du Mondial en appelle à la discrétion. « Si un supporteur brandit un drapeau arc-en-ciel dans un stade et qu’on le lui enlève, ce ne sera pas parce qu’on veut l’offenser, mais pour le protéger » indique t-il sans rire. Dans la même lignée, l’ancien international Khalid Salman, ambassadeur de l’événement a déclaré sur la chaîne allemande ZDF que l’homo-sexualité était un « dommage mental ». Tentant de calmer la polémique qui enfle, Giani Infantino, le patron de la Fifa, dans un long monologue faisant office de conférence de presse, affirme se sentir « gay » et « travailleur migrant ».

Aberration écologique

À l'heure de la COP27 où les gouvernements tentent de se mettre d'accord sur la limite d'émission de CO2 afin de freiner le réchauffement climatique, les stade vont être équipés de puissants climatiseurs afin d'atténuer la chaleur accablante qui règne dans ce pays. Le mondial qui, habituellement se tient au début de l'été a du être retarder de 6 mois pour éviter les pics de température pouvant dépasser les 45° avec un fort taux d'humidité. Il a tout de même fallu quatre ans à la Fifa pour s'en rendre compte.

Les organisateurs ainsi que la Fifa ont pourtant assuré que l’événement serait neutre en carbone en se basant sur un rapport (?!?!?!) faisant état de 3,6 millions de tonnes de rejet de CO2, dont 1,7 million pour les transports aériens.

Dans le système capitaliste, les menteurs sont roi. Le capitalisme détruit tout sur son passage : l'homme et la nature. Maintenant, ça suffit, la Fifa ne doit plus faire ses petites magouilles, dicter sa loi, imposer ses règles dépassées et réactionnaires. Les amoureux du ballon rond doivent reprendre le dessus.

Dominique Gerbault

(*) Le greenwashing est une manière de se donner une image trompeuse de responsabilité écologique.

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

Mondial au Qatar. Un non sens ,sportif, humain et écologique

A voir aussi



 
44 Avenue de Prades 66000 Perpignan Tél: 04.68.35.63.64