Lula Da Silva redevient officiellement, ce 1er janvier 2023, le nouveau président du Brésil vingt ans après sa première mandature. Il renvoie Bolsonaro dans les poubelles du l'histoire.
Le 30 octobre 2022, le fondateur du Pati des Travailleurs (PT), a remporté de justesse (50,9 %) une victoire tant attendu pour mettre fin à la politique dévastatrice, tant sur le plan humain qu'écologique de son adversaire.
Malgré les trois jours de deuils du à la disparition du roi Pelé, l’intronisation du nouveau président, Lula Da Silva, à Brasilia la capitale, promet d’être une grande fête populaire. Cependant, elle sera hautement surveillé. Les inquiétudes sont grandes après la récente découverte d’un engin explosif près de l’aéroport de Brasilia samedi 24 décembre et au vu des rancœurs entretenues par les adeptes du bolsonarisme, prêts à s’opposer aux résultats des urnes.
Le nouveau président fait face à un pays fracturé et appauvri. Les chantiers politiques, socio-économiques et écologiques sont immenses pour réparer le Brésil. Ils sont aggravés par des plaies économiques de la pandémie encore béantes et un racisme exacerbé par le gouvernement extrême droite de Bolsonaro.
Un pays apaisé, éduqué et écologique
Nourrir le Brésil est la première priorité de Lula. Selon une étude du réseau brésilien de recherche sur la sécurité alimentaire, 33 millions de personnes (15 %) souffrent de la faim et 59 % de la population est en situation d’insécurité alimentaire. Il devra pour cela s'attaquer aux géants de l'agro-business et relancer son vaste projet inachevé de réforme agraire pour en finir avec la monoculture intensive. Ce dossier est étroitement lié à celui de la préservation de l’Amazonie, le poumon du monde. Entre 2018 et 2021, la déforestation a augmenté de 70 %. Plus de 40.000 kilomètres carrés ont été rasés soit l'équivalent des Pays-Bas.
Lula entend s’appuyer sur les peuples autochtones. Il leur consacre un ministère et promet de débarrasser le Brésil du racisme. La discrimination positive pourrait redevenir effective et une politique de soutien aux catégories les plus pauvres est attendue.
Lula veut un pays apaisé et éduqué. Il veut mettre tout en œuvre pour se débarrasser du racisme. Pour cela Lula veut remettre sur pied le système éducatif en arrêtant l’hémorragie financière qui affecte l’ensemble des services publics.
« Je vais gouverner pour 215 millions de Brésiliens et pas seulement ceux qui ont voté pour moi », a annoncé le nouveau président. Mais il n’a pas les mains libres. Il risque de se heurter à des partisans de Bolsonaro bien implantés localement. 14 des 27 gouverneurs des États brésiliens sont acquis à la cause de l’ex-président nationaliste. De plus, le parlement brésilien est fragmenté politiquement.
Lula sait qu’il devra batailler pour insuffler un vent nouveau sur le Brésil. Le pays perd son dieu du foot mais gagne le droit d’espérer un avenir meilleur.
Dominique Gerbault
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