Séance du séminaire « Transformations du capitalisme » organisée par la Fondation Gabriel Péri en partenariat avec Économie&Politique.
Le retour de l’inflation, la dislocation des chaînes d’activité mondiales, l’avortement du rebond d’activité consécutif au confinement de 2020, la déstabilisation des taux de change, la fébrilité des marchés financiers annoncent l’imminence d’un choc économique redoutable alors que le péril climatique ne cesse de croître et que les conflits politiques et militaires font sentir des effets de plus en plus directs sur la société française.
C’est en réponse à ces troubles que notre système économique est à la recherche d’un nouveau paradigme. La prospérité qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale reposait sur ce qu’on a pu appeler une « Sainte-Alliance entre l’État et le Capital ». Lorsque cette prospérité a laissé place à une période de crise, une nouvelle alliance, redéfinissant l’intervention de l’État par la libéralisation financière, par les privatisations et par une mondialisation placée sous le signe du « consensus de Washington », avait cherché, dans les années 1980, à donner un nouveau souffle à un capitalisme néolibéral.
Cette nouvelle alliance est-elle mise à mal par les crises du XXIe siècle ? Doit-on chercher à la reconstituer ? Ou bien à revenir aux formes d’intervention de l’État qui se pratiquaient dans les années 1960 et 1970 ? Ou plutôt, au-delà de l’opposition traditionnelle entre État et marché, l’enjeu n’est-il pas de dépasser à la fois les deux principes régulateurs de notre civilisation capitaliste et libérale : la régulation de l’économie par la rentabilité, et le principe de délégation de pouvoir –dans la famille, au travail, dans la cité, dans la vie intellectuelle et psychique– qui domine le système des relations non économiques entre les êtres humains ?
Avec :
La séance est animée par Charlotte Balavoine, conseillère politique au Parlement Européen, membre du collectif Europe du PCF.