Fédération des Pyrénées-Orientales

Fédération des Pyrénées-Orientales
Accueil
 
 
 
 

Il faut choisir une base commune. Contribution de Claude Chapet (section Albères-Méditerranée-Illibéris)

Je partage l’opinion émise par des camarades invitant chacun à participer à la préparation du congrès pour enrichir le texte et éviter de se positionner derrière tel ou tel porte-parole.

Cependant, les communistes doivent choisir un texte qui servira de base pour l’enrichir et l’amender.

Pour ce qui me concerne, je souhaite que nous choisissions comme base commune : L’ambition communiste pour de nouveaux « jours heureux ».

Pour ne pas faire long, j’évoque 3 points.

1) Le travail

Le travail est un sujet central car nous ne vivons que grâce à notre travail et au travail des autres. Or, dans la France d’aujourd’hui, selon un sondage IFOP de 2020(1), près de la moitié des salarié.e.s considèrent qu’ils sont amené.e.s à agir contre leurs valeurs dans le cadre de leur travail. Des millions de personnes sont par ailleurs privées d’emploi.

La période de la pandémie a mis en exergue la dépendance de la France vis-à-vis des productions étrangères. De même, et ce malgré un climat tempéré et une grande surface de terre arable, notre agriculture ne peut pas assurer notre autosuffisance alimentaire.

Si nous voulons éviter l’effondrement, il nous faut mettre le travail au cœur de notre projet de transformation. Il nous faut œuvrer à ce que chacun.e retrouve la fierté de son travail bien fait. Cela pose de nombreuses questions, le sens de son travail, l’intégration de la transition écologique, la formation, les conditions de travail et de sécurité, les rémunérations, les types d’investissements, les pouvoirs des salariés et usagers, de maitrise publique de secteur clefs, etc…

Bien évidemment, nous devons affronter le capital, et c’est une orientation qui va au-delà d’un comportement compassionnel à l’égard des travailleurs. C’est aussi affronter l’extrême droite qui attise le ressentiment, la haine de l’autre alors que le développement des forces productives appelle de la coopération. D’où la pertinence de renforcer les capacités du PCF d’intervention notamment dans les entreprises et nous appuyer sur le programme « des Jours heureux » de la présidentielle 2022.

2) Le rassemblement

Le but d’un rassemblement est de régler une situation donnée, combattre un licenciement, une fermeture d’entreprise, développer un site industriel, lutter contre une atteinte aux libertés, un acte raciste, gérer une collectivité territoriale, agir pour la paix,  développer des services publics. En un mot construire.

Un rassemblement a un contenu générant des compromis, avec des personnes qui tout en étant d’accord sur le contenu peuvent avoir des motivations différentes du PCF, avec des organisations syndicales ou associatives à l’égard desquelles nous devons respecter leurs statuts et leurs délibérations.

Par conséquent, chaque rassemblement à sa particularité et le PCF doit permettre de favoriser toutes formes de rassemblement. Bien sûr, nous devons être vigilant à la cohérence de nos implications dans les divers rassemblements.

Nous limiter au rassemblement de la NUPES serait pour le moins rabougri. Cet accord politique a le mérite d’acter des accords et des divergences entre organisations politiques. Nous ne pouvons ignorer que la loi électorale ne permet une présence au second tour des législatives que pour les 2 candidats arrivés en tête, et pour les autres ceux ayant obtenu plus de 12,5 % des inscrits. C’est, notamment, face à cette contrainte qu’un accord s’est construit et que l’électorat de gauche a permis l’élection de 150 députés de la NUPES. Nous pouvons remarquer que cette loi contredit de fait l’article 4 de la constitution qui stipule que « les partis contribuent à l’expression des suffrages ». Ainsi, nous ne pouvons sous-estimer la frustration des électeurs de gauche qui n’ont pu exprimer leur choix politique réel. Pour la répartition des candidatures communes, la LFI s’est appuyée sur le résultat de la présentielle, fruit des mécanismes que nous combattons de la 5ieme république, alors qu’elle prétend défendre une 6ième république. De plus, étant à Saint-Denis, pour des raisons médicales, j’ai mené la campagne pour le candidat communiste, Stéphane PEU. J’ai remarqué que les communistes ont mené la campagne avec quelques sympathisants. Les membres de la boucle de La France Insoumise menaient campagne pour un candidat dissident de la NUPES dans la circonscription voisine où la candidate de la NUPES était communiste. Les militants d’EELV ou du PS sont restés en retrait.

J’ai remarqué que certain.e.s, pour appuyer le rassemblement avec la NUPES sont ceux qui portaient le concept de campagne « autonome » du parti pour les présidentielles de 2017. Les communistes, lors du congrès de 2018, ont considéré que celle-ci avait contribuée à l’effacement du PCF. Donc ne revenons pas en arrière.

De plus, nous ne pouvons sous-estimer notre volonté de construire et notre refus de la politique du pire. Cette démarche nous conduit à participer à l’exécutif de certaines collectivités malgré le contexte austéritaire actuel. Or, nous enfermer dans la NUPE, avec un rôle hégémonique de LFI, pourrait conduire à des ruptures d’accords locaux et aboutirait, de fait, à laisser la place aux courants réactionnaires et fascisants.

3) La cellule

En 1981, le candidat communiste à la présidentielle obtenait 5 millions de voix avec 500 000 adhérents au PCF. En 2019 la liste présentée par le PCF aux européennes obtenait 500 000 voix avec 50 000 adhérents au PCF. Nous constatons un même rapport 1 adhérent génère 10 voix. Sans tomber dans une conception mécaniste, pour œuvrer à dépasser le capitalisme par un processus d’appropriations des enjeux et des constructions, il nous faut un renforcement considérable du nombre d’adhérents. Cela nécessite une grande compagne sur le sujet, mais aussi une structuration où l’adhérent puisse s’exprimer, écouter, agir, vivre l’efficacité de l’activité politique. La structure de base, c’est la cellule.  Cette structure doit aussi être décisionnelle. Nous avons vécu depuis plus de 20 ans sur l’AG de section, comme structure décisionnelle. L’expérience montre que, parler devant plusieurs dizaines d’adhérents conduit à l’expression de ceux qui ont une certaine aisance à l’oral, qu’il est parfois difficile d’exprimer ses interrogations, qu’il est difficile d’acter sereinement des décisions.

Notamment sur ces 3 points, le texte de Base Commune « L’ambition communiste pour de nouveaux « jours heureux » offre un cadre adapté pour le débat permettant que celui-ci s’enrichisse d’amendements.

(1) Bonheur, sens du travail et raison d’être : le regard des salariés français sur l’entreprise, Sondage IFOP, janvier 2020.

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

Il faut choisir une base commune. Contribution de Claude Chapet (section Albères-Méditerranée-Illibéris)

le 10 January 2023

A voir aussi



 
44 Avenue de Prades 66000 Perpignan Tél: 04.68.35.63.64