Fédération des Pyrénées-Orientales

De plus en plus de français rejette ce projet de réforme. Deux millions de personnes dans la rue le 19 janvier, près de 3 millions le 31 janvier. La mobilisation s'accroit de jour en jour. Combien le 7 février, puis le 11 février.

Il y a ceux qui manifestent et beaucoup d'autres peuvent se lever. Les dernières enquêtes d’opinion enregistrent un bond dans le soutien à la mobilisation pour les retraites. D'après le dernier sondage Ipsos Sopra Steria, 64 % des Français sont opposés à la réforme des retraites. Ce sont les ouvriers (73 %) et les 50-64 ans (71 %) qui sont les plus fervents adversaires du texte. On assiste à une progression de 7 points depuis le 19 janvier allant jusqu'à 72 % de la population. Ils sont 69% à soutenir les grèves (+10 points).

« À priori, la bataille de l’opinion est gagnée pour la mobilisation », explique Jean-Daniel Lévy, directeur délégué de Harris Interactive France. De plus en plus pensent que ce projet de réforme des retraites n'est pas bon. Pour le retour à l’équilibre financier du système de retraites 79 % sont pour une hausse de la contribution des plus aisés et des entreprises faisant des profits très importants.

D’institut de sondage en institut de sondage, le constat est le même. Presque deux tiers des Français comprendraient que les grévistes bloquent le pays, notait l'institut Elabe. Au même moment, Yougov annonçait qu’ils étaient 72 % à refuser de travailler deux ans de plus, quand l’Ifop montrait que 53 % voulaient taxer davantage les revenus du capital.

Ce projet est injuste. La question des retraites des femmes, des carrières longues, la prise en compte insuffisante de la pénibilité pèsent dans le débat public. Cette réforme ne garantit pas le pouvoir d’achat.

De plus en plus fort contre un gouvernement méprisant

Comparé aux précédents mouvements, le soutien est particulièrement haut. Plus fort qu’en 2019, aussi fort qu’en 2010 et 1995. Le soutien à la mobilisation et aux manifestations sont déjà historiques.

Ce n'est pas le mépris du gouvernement qui va calmer les esprits. Élisabeth Borne affirme « entendre » et « comprendre les inquiétudes et les doutes » des Français mais n’a nullement l’intention de bouger d’un iota sur le projet de réforme des retraites en particulier sa mesure phare : le recul de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ.

Pire encore, l’entourloupe de la motion référendaire qui voit la majorité toute relative du chef de l’État instrumentaliser l’extrême droite et piétiner l’opposition de gauche. Ces petits arrangements de couloirs et ces marchandages politiciens révèlent la fébrilité grandissante de l’exécutif mais aussi son jusqu’au-boutisme alors que le texte de loi arrive dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale lundi 6 février, la veille de la troisième journée de grèves et de manifestations. Si l’exécutif mise sur l’essoufflement du mouvement, il en sera pour ses frais.

Le 7 et le 11 février risquent d'être encore plus fort que le 19 et le 31 janvier. Cette macronie bornée avec tous ses petits arrangements ne fait qu'attiser la haine et le rejet de ce projet. Elle renforce la cohésion de l'intersyndicale et des partis de gauche. Les soutiens à droite commencent même à s'effriter.

Dominique Gerbault