Gardé derrière des rangées de Robocop, le Conseil constitutionnel vient de valider l’essentiel de la réforme des retraites, censuré six dispositions les moins antisociales et rejeté le RIP demandé par 252 parlementaires. Aussitôt Macron a promulgué la loi. Le peuple vient alors de recevoir une claque monumentale.
Les neuf juges chargés de dire la conformité d’un texte à la constitution, (dont trois-quarts nommés par la macronie) ont rendu leur avis. Seules les mesures dîtes « sociales » ont été balayées rendant de fait la réforme Macron encore pire !
Cerise sur le gâteau, les si mal nommés « Sages » ont invalidé la demande de Référendum d’initiative partagée, initiée par les élus de la NUPES et déposée par 252 parlementaires. Les arguties juridiques ont été surtout utilisées pour étouffer la soif d’expression des citoyens.
Emmanuel Macron, le monarque fidèle à sa morgue et à son mépris, vient de promulguer la loi qui repousse l'âge de la retraite à 64 ans dont 71 % des Français ne veulent pas, selon un sondage YouGov pour le HuffPost publié au début du mois. Une mesure, qui a poussé des millions de personnes à battre le pavé dans tout le pays, à douze reprises depuis trois mois. La fracture démocratique est maintenant consommée. La colère du peuple est à son paroxysme.
Le mouvement social tient son cap et ne va pas tourner la page : le 1er mai s’annonce immense car la lutte pour les droits sociaux ne s’éteint pas comme on souffle sur une bougie, elle est animée de millions de cœurs battants qui ne se déclarent pas vaincus.
La riposte en route
Ils se préparent, déjà, à un 1er mai qui s’annonce historique. Une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale. D’ici là, l’intersyndicale s’engage à ne pas « accepter de réunions avec l’exécutif ». Le bras-de-fer est engagé.
Les parlementaires de gauche ont préparé l’acte II et déposé une nouvelle demande de RIP qu’ils estiment juridiquement plus solide. Les Sages statueront le 3 mai prochain. Et s’il est encore une fois rejeté, l’alliance de gauche est prête a en redéposer un troisième. L’intersyndicale s’est aussi positionnée en ce sens et appelle « à la validation d’un deuxième RIP » afin de « sortir de l’impasse par une consultation démocratique ».
Dans ce combat, des alliés improbables viennent d’ici et là. « Je pense que pour sortir de cette crise politique et sociale, nous devons aller jusqu’au référendum. Les Sages doivent valider la demande de RIP », plaidait le député LR Ian Boucard, interrogé par Public Sénat.
Car le constat est simple et sans appel : les Français veulent voter. C’est l’enseignement retenu par un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, publié jeudi et selon lequel au moins neuf millions de Français se disent « certains » d’apporter leur signature pour un référendum. Ce qui dépasse largement le cap fixé à 4,8 millions de signataires. Toujours selon cette étude, 74 % des Français assurent qu’ils signeraient « certainement » ou « probablement ». « Le Conseil constitutionnel va avoir une chance de se rattraper et de nous permettre d’entrevoir une issue démocratique à cette crise profonde », plaide Pierre Dharréville. Il ne reste plus qu’à attendre mais sûrement pas l'arme au pied.
Dominique Gerbault
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