Fédération des Pyrénées-Orientales

Cette année, le monde du travail s'est donné rendez-vous dans la rue pour ne pas abdiquer devant une réforme des retraites passée en force.

Cette volonté de se battre est à l'image d’une intersyndicale qui n’a pas montré le moindre signe de fragilité depuis plus de trois mois de mouvement social. Prévus dans de très nombreuses villes du pays, les rassemblements et manifestations, seront autant de caisses de résonance de la colère sociale qui s’exprime à l’égard de la réforme des retraites. Une France consciente de sa force collective. Une France debout et digne. Une France qui ne demande qu’à être maîtresse de son destin.

Avec 8 rassemblements dans les Pyrénées-Orientales et plus de 300 dans toute la France, les rendez-vous ne manquent pas pour battre le pavé. Ces rendez-vous de proximités vont faciliter la mobilisation. Même les services des renseignements le disent, dans une note : cette mobilisation ne risque pas de « marquer l’essoufflement de la contestation ». Bien au contraire, les services reconnaissent qu’il « est d’ores et déjà approprié de qualifier ce 1er Mai d’historique au regard de la mobilisation » et que « cette journée pourrait annoncer une nouvelle étape de la contestation ».

Le contenu revendicatif est tellement for que l'on aura sans doute le plus gros 1er Mai depuis le premier tour de 2002, année où il fallait faire barrage à Le Pen au 2ème tour des présidentielles. Cette fois, c'est la colère et le ras-le-bol, le rejet global de la politique d’Emmanuel Macron autour de la question des retraites. Il s'agit maintenant de porter une société de solidarité face à un gouvernement qui défend une société élitiste. Le monde du travail veut reprendre la main sur les choix de société.

Il ne faut pas aussi sous estimer le côté festif de ce 1er Mai où est prévu un concert de solidarité après la manifestation de Perpignan et un repas tiré du sac après celle de Prades. D'autres agapes vont sûrement avoir lieu ici ou là. En résumé, il y aura de quoi se régaler, dans tous les sens du terme, après les défilés revendicatifs de ce 1er Mai.

Tous les regards tournés vers la France

La solidarité dépasse aussi les frontières. Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, a annoncé la venue de « centaines de dirigeants syndicaux du monde entier. Ils vont venir pour marquer leur soutien à notre mobilisation (...) Cela va démontrer que notre lutte est importante pour les travailleuses et travailleurs français, mais aussi pour tous les travailleurs du monde ».

En ce 1er Mai, les yeux seront donc rivés sur la France et ses travailleurs en lutte. Des représentants syndicaux du monde entier ont fait le déplacement. Ils viennent de Tunis (UGTT), Téhéran (SSTI), Kaboul (NUAWE), Dakar (CSA), Bruxelles (FGTB), Brasilia et Bogota (CUT), Washington (SEIU), Montréal (FTQ), Séoul (KCTU), New Delhi (NTUI) ainsi que de Kiev (FPU), Minsk (BKDP) et Moscou (KTR).

Au total, ce ne sont pas moins de cinq structures syndicales internationales interprofessionnelles (CES, CSI, TUAC, Eurocadres, Ferpa), cinq professionnelles (Industriall Global Union, Industriall Europa, Uni Europa, Epsu, FEJ) et plus d’une vingtaine de centrales nationales qui marcheront aux côtés des centrales syndicales françaises.

Esther Lynch, la présidente de la Confédération Européenne des Syndicats vient d'adresser un message vidéo de soutien dans le cadre des mobilisations contre la réforme des retraites.

Le soutien international est donc cette année un fait marquant, cela fait chaud au cœur.

Il n’y a que l’exécutif français qui ne se rend pas compte de l’ampleur de la colère. Emmanuel Macron fait semblant de ne pas entendre le bruit des casseroles à chacun de ses déplacements. Pourra-t-il demeurer plus longtemps dans le déni de réalité ?

Dominique Gerbault