Fédération des Pyrénées-Orientales

Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitule à Berlin. Les Alliés français, britannique, étasunien à l’Ouest et soviétique à l’Est libèrent l’Europe de l’horreur du fascisme.

Depuis de nombreux mois, la victoire se prépare. Les débarquements de Normandie (juin 1944) et de Provence (août 1944) renversent le cours des événements. La libération de la France est permise par une résistance populaire et une armée exemplaire. Le pays est exsangue à cause de l’Occupation. La reconstruction s'engage sur les principes édictés par le Conseil national de la Résistance.

La République sociale est là, les journaux comme L'Humanité, La Marseillaise et le Travailleur Catalan reparaissent pour porter la voix des opprimés. 78 ans plus tard, honorer la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour vaincre le fascisme est un devoir moral et politique. Commémorer nos libérateurs, c’est ne jamais oublier leur bravoure. Ne jamais oublier, c’est ne jamais baisser la garde face aux flux des pires idéologies.

Se rappeler : un devoir contre l'extrême droite

Aujourd'hui, l'extrême droite ressort de l'ombre. En Europe, elle vient de l’emporter en Estonie. Elle est au pouvoir en Italie, en Hongrie et en Pologne, elle participe au gouvernement en Slovaquie et en Lettonie, elle soutient l’exécutif en Suède. Elle est belle l’Europe soi-disant construite pour permettre la paix sur un continent que le nazisme venait de ravager. Une construction européenne qui a profité de ce cache-sexe prétendument pacifiste pour mener une guerre économique aux peuples. Sa politique libérale a tellement essoré les travailleurs qu’elle a fait le lit de l’extrême droite.

En France, même politique, même résultats, Le Pen est aux portes du pouvoir, 87 députés RN à l'Assemblée nationale, dont 7/7 dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales, Aliot est maire de Perpignan… Même pas besoin de faire campagne, le gouvernement en refusant la parole au peuple s'en charge.

Quand on explique que la retraite à 64 ans c’est déjà bien par rapport aux autres membres de l’UE, que le travail ne paye plus, la désindustrialisation, la destruction des services publics. Quand on fait barrage à toutes alternatives, les colères dérivent vers la recherche de boucs émissaires, les replis nationalistes, ethniques, communautaires et religieux. Le programme du Conseil national de la Résistance qui a reconstruit et apporté la prospérité à la France est méthodiquement détruit sur l’autel de la concurrence libre et non faussée.

Ce sentiment de déclassement de peuples entiers à qui l'on refuse la parole est le carburant du retour de la tentation identitaire. Le souvenir des 60 millions de morts de la Seconde Guerre mondiale en ce 8 mai est un appel à la résistance.

Dominique Gerbault