Fédération des Pyrénées-Orientales

« Non, monsieur Macron, la page n’est pas tournée » : ces mots, prononcés d’une voix forte par un militant communiste, ont fait sursauter le Président de la République l’autre jour, à la sortie de l’institut Curie de Saint-Cloud, où il s’était rendu en catimini, mais entouré de caméras et de ministres, pour visiter le centre de recherche contre le cancer.

Non, la page n’est pas tournée et n’est pas prêt de l’être : le Président, interpellé, a eu beau tenter de s’expliquer, se confondre en promesses, en appeler au ruissellement et au capitalisme vertueux, nous citer le reste de l’Europe en exemple, rien n’y a fait : les ficelles sont usées. Il en est même venu à contester, sur l’emploi des cadres, les chiffres officiels !

Le fond de l’affaire, c’est que ce pouvoir n’a qu’une seule feuille de route, celle qui lui est dictée par le patronat et la finance internationale : maximiser le taux de profit, déréglementer les conquis sociaux, faire baisser encore plus le coût du travail pour gonfler les dividendes.

La loi de programmation militaire actuellement en débat offre une nouvelle illustration des dérives auxquelles conduit la logique du sauvetage, coûte que coûte, d’un modèle économique et politique de plus en plus contradictoire avec l’intérêt des peuples : en effet, si le budget de la Défense passe pour la première fois depuis longtemps devant celui de l’Éducation Nationale (quel symbole !) ce n’est pas pour protéger la souveraineté nationale, ni les frontières, ni développer la flotte maritime. Tous ces postes sont en diminution. C’est pour surinvestir dans un coûteux projet de porte-avion à propulsion nucléaire placé sous le patronage de l’OTAN.

La militarisation d’une partie de l’économie au service de l’impérialisme, alors que l’on demande toujours plus de sacrifices aux salariés et aux retraités, est un choix qui va à rebours de la modernité et de l’intérêt bien compris des peuples. À l’Assemblée Nationale comme dans tout le pays, les communistes se battront sans répit pour d’autres choix : ceux du service public, du progrès social, de la sécurité et de la paix.

Et cette page-là non plus n’est pas prête d’être tournée.

Jean-Michel Galano