Fédération des Pyrénées-Orientales

Depuis une vingtaine d’années les familles des « 7 de Pajares » se réunissent le dernier dimanche d’août pour se rappeler de l’assassinat impuni en aout 1936 de 7 habitants du village de Pajares de Adaja dans la province d’Avila. Cette année, 87e anniversaire du crime, ils ont pu leur donner une sépulture digne dans le cimetière de la localité en rapatriant leurs restes qui avaient été transportés dans le monument franquiste de la Vallée de los Caidos, aujourd’hui Vallée de Cuelgamuros.

Tout d’abord inhumés dans une fosse commune, ils avaient été transférés en 1959 dans le monument franquiste supposé être un lieu de réconciliation de la guerre civile comme le prétendait Franco sans l’accord ni le consentement des familles.

Plus de 33.000 corps ont ainsi été déplacés vers Cuelgamuros et sont considérés dans les registres de la basilique comme anonymes, ce qui nécessite un travail énorme de recherche et d’identification.

Aujourd’hui, on a pu identifier les noms de la « caja 198 ». Elle contient les restes de habitants de Pajares, des membres de la maison du peuple de l’UGT ; d’autres restes de victimes fusillées par les phalangistes, environ une trentaine de personnes. Leurs noms sont à nouveau à la lumière après des décennies de ténèbres et les familles ont pu leur donner une sépulture.

C’est la première fois que s’appliquent les dispositions de la Loi de Mémoire Démocratique qui permet la restitution des restes déposés dans le mausolée franquiste aux familles qui le demandent.

Si le ministre espagnol en fonction, Felix Bolanos, a qualifié cette démarche comme importante pour la démocratie espagnole, pour solder la dette que la démocratie doit payer, on ne doit pas oublier que cette loi est déjà remise en cause dans certaines autonomies comme l’Aragon et l’Andalousie avec l’arrivée massive du PP et de Vox lors des élections municipales et régionales.

Dominique Noguères