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L'édito du TC par Evelyne Bordet. Tailler dans tout ce qui bouge

De taxe lapin en coups de rabot sur les indemnités de chômage, dans un climat politique délétère, qui consiste à accuser les assurés sociaux, les chômeurs, les parents et tutti quanti, d’abus qui mettraient notre système de protection sociale en danger, dans une agitation permanente, de déclarations intempestives en coups de com’, on en vient à se demander : où est le gouvernail ?

Carte blanche est donnée à ceux qui désignent « l’autre » comme le responsable de leurs propres difficultés. Construire le débat public et la politique de santé à partir de l’hypothèse d’un patient truqueur prêt à abuser de ses droits et à frauder, est un non-sens pour justifier un recul des droits aux soins de santé du fait du comportement inadapté des patients, empêchant toute confrontation sur des alternatives transformatrices.

La réforme du forfait « patient urgence », le doublement des franchises médicales relèvent de cette logique. Sont en préparation, la hausse du nombre de jours de carence pour obtenir les indemnités journalières, des déremboursements de médicaments indispensables au traitement de maladies de longue durée, tel des cancers et le diabète, une nouvelle salve de restrictions des droits des chômeurs et l’étatisation de l’assurance chômage, de nouveaux coups de canifs au code du travail et de nouveaux accrocs contre le statut de la Fonction publique.

Cette potion amère relève d’un scénario savamment orchestré destiné à boucher toute perspective favorable aux intérêts des travailleurs. C’est une guerre sociale entamée au nom même du concept « d’économie de guerre ».

Accepterons-nous longtemps ce mauvais film qui nous enferme dans la stratégie capitaliste de soumission à l’austérité ?

Culpabiliser les individus pour obtenir d’eux qu’ils intériorisent la narration dominante sur les événements en cours, afin d’éviter toute forme de rébellion envers l’ordre constitué, cette stratégie porte un nom : elle est fascisante.

La désignation du « bouc émissaire » est particulièrement puissante, car elle fait écho au besoin individuel de donner un nom à l’angoisse de devoir combattre un ennemi invisible. Ainsi, exposer un coupable, « les irresponsables », en s’appuyant sur une campagne médiatique ne répondant à aucune réalité, permet de détourner une inévitable colère.

Continuons à nous comporter de façon responsable et faisons-le avec la détermination de qui a toujours à l’esprit et dans le cœur une société meilleure.

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L'édito du TC par Evelyne Bordet. Tailler dans tout ce qui bouge

le 19 April 2024

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