Le mode de scrutin des élections européennes est proportionnel, mais pas jusqu'au bout, contrairement au mode de scrutin des élections territoriales espagnoles qui permet à tous les courants de pensée d'être représentés dans l'amphithéâtre démocratique. En France, on a vécu quelques doses ici et là, mais c'est le système majoritaire qui a dessiné la carte des représentations.
Il y a d'autres compromis, en Grèce, par exemple, qui permettent à une minorité de constituer une majorité relative.
Le mode de scrutin ne gomme pas les situations de crise et les dangers contre la démocratie, mais il reflète soit la réalité, pour la proportionnelle, soit le forcing autocratique, pour le système majoritaire. En France, le PCF s'est battu pour la proportionnelle depuis 1958 et sans relâche jusqu'au choc du danger FN qui a marqué 40 ans de vote avec la peur au ventre. Le silence sur le sujet n'a rien réglé puisqu'aujourd'hui le RN trône à l'Assemblée nationale avec 90 députés et fait un carton dans les sondages pour les Européennes. Cela prouve que la frilosité en matière de démocratie se paye cash et il faudra bien reprendre ce combat, avec les autres, pour que les citoyens n'aient pas tout le temps le sentiment qu'on se moque d'eux en permanence.
Le 9 juin prochain, nous aurons l'occasion de voter pour une liste qui sera soit concordante avec nos idées soit suffisamment proche pour qu'on puisse lui faire confiance. Pour moi ce sera la liste conduite par Léon Deffontaines, sachant que vu le scrutin il lui faudra franchir la barre des 5 % pour être représentée. Quoi qu'il arrive, j'aurai eu la satisfaction de voter en rapport avec les idées que je défends et de faire avancer ce que je pense, avec lui et son équipe, bon pour notre pays et pour l'Europe, sans pour autant être le petit soldat de qui que ce soit.
On peut rêver d'une évolution qui puisse sortir notre pays d'un simulacre de démocratie avec une élection présidentielle qui sert de viaduc au pouvoir personnel, voire à une gouvernance totalitaire d'extrême droite, vu l'ambiance actuelle.
Certes, il faudra bien être présent à cette élection comme aux autres et j'espère que, malgré les tendances à la panique qui aboutissent toujours à accoucher d'une souris, les communistes seront tenir leur rôle d'accoucheurs d'idées saines pour le plus grand bien de la majorité du peuple et pour la mise en valeur des enjeux de société.
L'union n'est pas un problème. C'est même une nécessité à condition d'exister vraiment et ne pas être en permanence à la remorque de ceux qui font du marketing politique le gagne-pain quotidien. On ne fait pas renaître l'espoir en édulcorant ce qui fâche. Il faut exposer clairement les programmes pour surmonter les obstacles de la politique "polémique" qui pollue la démocratie. En cela, les propositions des communistes et de leurs alliés pour une Europe solidaire des peuples doivent être représentées au Parlement européen, quel que soit le rapport de force qui s'en dégagera.
Yvon Huet
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