Lors de sa fondation, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, l’Union européenne avait deux objectifs : la paix et la prospérité.
La Commission européenne ne cesse d’augmenter ses budgets alloués à la défense. L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a fait sauter toutes les digues et l’Europe accélère sa capacité militaire. La dernière mandature de la Commission européenne a vu les crédits alloués à la défense exploser. Des milliards par ci, par là, toujours pas suffisants…
En 2023, « les États membres ont dépensé 58 milliards d’euros pour augmenter leurs capacités de défense », se félicitait Josep Borrell, Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Cette augmentation par les Vingt-Sept de 6 % en moyenne (240 milliards d’euros), soit 1,5 % du PIB de l’Union européenne, n’est pas suffisante pour l’Agence européenne de défense (EDA). Car l’objectif fixé par l’Otan est de 2 %.
Le macroniste Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, veut aller au-delà en proposant un fonds de défense de 100 milliards d’euros. « Si nous sommes sérieux et que les États membres pensent que le développement de notre défense fait partie des priorités des années à venir, il faut que nous nous donnions les moyens de ces ambitions », a-t-il affirmé. Il va plus loin : « Ces 100 milliards sont nécessaires, selon moi, afin d’augmenter significativement notre base industrielle de défense, mais également pour développer des infrastructures communes de sécurité. »
Jusqu’où ?
Le Fonds européen de défense (FED) a pour but de financer des projets. Il est question de créer une véritable Base industrielle et technologique de défense (BITD). Une première. À ce jour, 41 projets de recherche et de développement ont été sélectionnés pour un montant de 832 millions d’euros.
Les États membres doivent mettre en place une Boussole stratégique qui prévoit le déploiement rapide de 5.000 hommes, censés être opérationnels d’ici 2025. Leurs missions se limitent au sauvetage, à l’évacuation et à la stabilisation, pour l’instant. Un premier exercice militaire en temps réel a été mené en Espagne en octobre 2023 auxquels 2.800 militaires de neuf États membres, dont l’Autriche, l’Espagne, la France, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, Malte, le Portugal et la Roumanie avec 25 avions et six navires. Une armée européenne ?
Depuis le Brexit, la France est le seul pays de l’UE à disposer de cette arme. Dans un entretien accordé aux journaux du groupe Ebra, Emmanuel Macron déclare : « Être crédible, c’est avoir aussi des missiles de longue portée qui dissuaderaient les Russes. Et il y a l’arme nucléaire : la doctrine française est qu’on peut l’utiliser quand nos intérêts vitaux sont menacés. J’ai déjà dit qu’il y a une dimension européenne dans ces intérêts vitaux. »
Lors de la création de l'UE, la volonté était de construire un projet commun européen pour promouvoir la paix. Un objectif oublié ? Quant à la prospérité, les peuples en seront privées. Léon Deffontaines, tête de liste de « la gauche unie pour le monde du travail » veut, à Strasbourg et à Bruxelles inverser cette politique et retrouver les fondamentaux de l'Europe : la paix et la prospérité.
Dominique Gerbault
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