Trois États avaient annoncé venir se rajouter à la liste des pays qui reconnaissent la Palestine. Le 28 mai prochain, l’Irlande, la Norvège et l'Espagne reconnaîtront l’État de Palestine.
Pour Simon Harris, le Premier ministre irlandais « c’est un jour historique pour l’Irlande et la Palestine ». Il est « convaincu que d’autres pays » se joindront à eux « pour prendre cette mesure importante dans les semaines à venir ». Pour Simon Harris, la solution à deux États est « le seul chemin crédible vers la paix et la sécurité pour Israël et pour la Palestine ».
« Nous devons faire vivre la seule alternative offrant une solution politique à la fois aux Israéliens et aux Palestiniens : deux États, vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité » a déclaré le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre. Il veut, de son côté, lancer un « appel fort » à d’autres pays pour qu’ils rejoignent cette initiative.
« Combattre le groupe terroriste Hamas est légitime et nécessaire après ce qu’il s’est passé le 7 octobre. Mais Netanyahu cause tellement de souffrance et de destruction, et tant de ressentiment à Gaza et en Palestine, que la solution à deux États est en danger » a affirmé le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
L’Arabie saoudite et le Qatar, quant à eux ont salué la décision des trois pays. Ils soulignent le droit au peuple palestinien à l’autodétermination. Ils appellent également d’autres pays à prendre la même décision.
La France ne s’associera pas à cette démarche. Si la reconnaissance d’un État palestinien « n’est pas un tabou pour la France », Paris estime que les conditions ne sont pas réunies « à ce jour pour que cette décision ait un impact réel » sur le processus visant la solution à deux États, a réagi la diplomatie française.
La colère israélienne ne s’est pas fait attendre. Les ambassadeurs espagnols, irlandais et norvégiens ont été rappelés pour « consultations ». « Aujourd’hui, j’envoie un message clair à l’Irlande et à la Norvège : Israël ne restera pas silencieux sur cette question », a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz. « Après que l’organisation terroriste Hamas a perpétré le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah, après avoir commis les crimes sexuels les plus horribles que le monde ait connus, ces pays ont choisi de récompenser le Hamas et l’Iran et de reconnaître un État palestinien », a-t-il estimé.
L'intervention de la Cours pénale internationale
La cours pénale internationale a été claire. Tout d'abord, elle prononcé une responsabilité pénale à Yahya Sinwar (chef du Mouvement de résistance islamique, Hamas, dans la bande de Gaza), Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri (commandant en chef de la branche armée du Hamas) et Ismail Haniyeh (chef de la branche politique du Hamas) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur le territoire d’Israël et dans l’État de Palestine.
Elle a aussi infligé une responsabilité pénale de Benjamin Netanyahu, le Premier Ministre d’Israël, et Yoav Gallant, Ministre de la défense d’Israël pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis sur le territoire l’État de Palestine. Dans son rendu, le procureur de la CPI les accuse, en tant que crime de guerre, « d’affamer délibérément des civils », « de causer intentionnellement de grandes souffrances ou de porter gravement atteinte à l’intégrité physique ou à la santé… ou les traitements cruels », d'homicide « intentionnel », de « meurtre », « de diriger intentionnellement des attaques contre la population ». En tant que crime contre l'humanité, il les accuse d'« extermination et/ou le meurtre » y compris en lien avec le fait « d’affamer des civils ayant entraîné la mort », « la persécution » enfin de réaliser « d'autres actes inhumains »…
L'horrible attaque du Hamas le 7 octobre ayant entraîné la mort de plus de 1.170 personnes et 252 personnes prises en otage (décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens) ne doit pas servir de prétexte au génocide du peuple Palestinien. Israël a lancé, en représailles, une offensive dévastatrice sur dans la bande de Gaza, qui a provoqué la mort de plus de 35.000 personnes d'après les données du ministère de la Santé du Hamas.
Dominique Gerbault
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