Après une campagne marquée par deux tentatives d’assassinat, quatre inculpations, une condamnation au pénal, une rhétorique incendiaire, alors que d’anciens conseillers l’ont taxé de « fasciste », Donald Trump vient de remporter lez élections américaines.
Dans son discours de victoire, Donald Trump, qui prêtera serment le 20 janvier, a lancé un appel à cette « unité », exhortant les Américains à mettre « les divisions des quatre dernières années derrière [eux] » après avoir, lui-même, durant la campagne, assommé sa rivale de propos rances et accusé les migrants d’« empoisonner le sang du pays ».
Les litanies de fake news, d’injures et de promesses irréalistes ont fait la campagne du nouveau président des États-Unis. Le retrait tardif de Joe Biden en faveur de Kamala Harris et l’indéfectible soutien des États-Unis à la guerre menée par Israël à Gaza ont aussi compté dans la très lourde défaite du camp démocrate.
La vice-présidente Kamala Harris a appelé Donald Trump pour le féliciter de sa victoire, concédant ainsi sa défaite, et évoqué une passation pacifique du pouvoir. Les Américains ont encore la mémoire vive du 6 janvier 2021, lorsque des centaines de ses partisans avaient pris d’assaut le Capitole, temple de la démocratie américaine, pour tenter d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden.
Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez réélus
De leurs côtés, les deux personnalités de la gauche américaine, Bernie Sanders, le sénateur du Vermont et, Alexandria Ocasio-Cortez, la représentante de New-York ont été réélues très largement.
C’est sans nul doute une des très rares bonnes nouvelles du scrutin étasunien du 5 novembre où étaient aussi renouvelés un tiers du Sénat et l’ensemble de la Chambre des représentants qui constituent à eux deux le Congrès. Le sénateur Bernie Sanders a été réélu haut la main pour un quatrième mandat dans le Vermont. À 83 ans, avec plus de 63 % des voix, le candidat indépendant, figure de la gauche, a été très largement élu.
Succès similaire pour la représentante sortante démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, réélue à la chambre des représentants. Elle a engrangé près de 69 % des suffrages exprimés contre. « Notre campagne ne se résume pas à gagner des voix, elle vise à nous donner les moyens de construire des communautés plus fortes. Nous combattons le cynisme et le désespoir par l’espoir et la solidarité. Continuons à nous battre », a commenté son équipe de campagne.
Les critiques de Bernie Sanders
Bernie Sanders qualifie de « désastreuse » la campagne de Kamala Harris. Il dénonce la déconnexion du Parti démocrate avec la classe ouvrière et l’écart grandissant entre les dirigeants démocrates et les électeurs qu’ils cherchent à servir. Il déplore l'incapacité du parti démocrate à répondre aux préoccupations des principaux groupes démographiques, « D'abord, c'était la classe ouvrière blanche, et maintenant ce sont aussi les travailleurs latinos et noirs. »
« Comprendront-ils la souffrance et l’aliénation politique que vivent des dizaines de millions d’Américains ? Ont-ils une idée de la manière dont nous pouvons nous attaquer à une oligarchie de plus en plus puissante, qui détient un pouvoir économique et politique si important ? Probablement pas. » Le leader de gauche radicale souligne la frustration des Américains, confrontés à une instabilité économique et à un écart de richesse croissant.
Bernie Sanders condamne l'accent continu mis sur les dépenses militaires, critiquant le financement par le gouvernement américain du gouvernement israélien du Premier ministre Benjamin Netanyahu. « Aujourd’hui, malgré la forte opposition d’une majorité d’Américains, nous continuons à dépenser des milliards pour financer la guerre ouverte du gouvernement extrémiste Netanyahou contre le peuple palestinien »… « Cela conduit à une terrible catastrophe humanitaire »
Enfin Sanders appelle à un profond changement politique à gauche. « Des discussions politiques très sérieuses sont désormais nécessaires sur la voie à suivre pour ceux d'entre nous qui se préoccupent de la démocratie populaire et de la justice économique ».
Dominique Gerbault
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