La réélection de Donald Trump s’inscrit dans un mouvement mondial de montée des mouvements réactionnaires et nationalistes face à la mondialisation capitaliste dont les premières victimes sont les classes populaires. Ce qui les a conduits à donner, en toute connaissance de cause, tous les leviers de commande institutionnels au milliardaire Trump. Il s’est présenté comme celui qui allait donner de la fierté aux classes laborieuses et, dans une campagne entremêlant sexisme et racisme, triomphe du suprémacisme blanc, il a réussi à agréger sur son nom des secteurs entiers de couches moyennes et de la classe ouvrière laminée par les mutations qu’impose le capital. Trump a fait croire à ceux qui n’en peuvent plus de la mal-vie que la résolution de leurs problèmes passait par la fuite en avant dans l’individualisme et le nationalisme raciste.
Ceux qui s’évertuent à réduire Trump à ses grossièretés se voilent la face sur la cohérence d’une politique mûrement réfléchie : elle est tout entière contenue dans le programme « Project 2025 », véritable manuel de contre-révolution sociale. Ce dernier vise à unir toutes les nuances de la droite conservatrice et de l’extrême droite sur la base de propositions ultraréactionnaires dans des domaines comme les migrations, les droits sexuels ou le climat ou comme la volonté de mettre l’État au service exclusif du capital, tâche à laquelle va se consacrer Elon Musk dans le gouvernement Trump.
Et cela sous les applaudissements de Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, et de Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France. Rien d’étonnant quand on trouve déjà de nombreuses bribes du programme de Trump dans la bouche de membres du gouvernement Barnier ou dans les textes et les votes de l’extrême droite à l’Assemblée nationale.
Aujourd’hui toute l’Europe est secouée par cette montée de l’extrême droite. Les crises institutionnelles et économiques qui touchent la France et l’Allemagne pourraient encore la conforter si les forces de gauche et les forces progressistes ne cultivent pas mieux leur unité. En France, le Nouveau Front populaire doit être encore plus et mieux en osmose avec les mouvements sociaux qui ne peuvent manquer de se développer. L’expérience montre que ce n’est ni un populisme de type nouveau, ni un projet d’adaptation au capitalisme qui permettront de combattre l’extrême droite.
Pour éviter le pire, il faut ouvrir une autre voie. Le combat contre le grand capital et sa béquille qu’est l’extrême droite exige un débat et des actions pour un processus communiste unitaire, non comme horizon lointain, mais comme objet d’un travail immédiat et quotidien. C’est en donnant sens au bien commun et à l’émancipation que les forces démocratiques et progressistes seront utiles au peuple qui souhaite mieux vivre.
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