La chute et la fuite de Bachar al-Assad ont fait l’effet d’un coup de tonnerre, le dictateur sanguinaire tenait son pays d’une poigne de fer depuis des décennies. Pour les opposants, la prison, la torture, la mort et un pays exsangue, une pauvreté endémique. On peut dès lors comprendre les scènes de liesse qui se déroulent dans le pays, l’immense aspiration à la liberté et à la démocratie. (voir article p.14)
On peut aussi s’interroger sur le futur d’une Syrie où le pouvoir est désormais entre les mains d’un djihadiste. Abou Mohammed Al Joulani s’attache aujourd’hui à donner des gages d’ouverture. Le pays connaîtra-t-il un régime démocratique ou deviendra-t-il un nouvel Afghanistan ? D’autres interrogations émergent, quid des Kurdes de Syrie ? Comment la nouvelle Syrie va-t-elle s’inscrire dans le rapport de force au sein du Moyen-Orient ? Quelle attitude vont adopter la Russie, la Turquie, Israël ?
Et l’Europe ? Elle est bien entendu très attentive à l’évolution de la situation. En revanche, il est des réactions qui n’ont pas traîné, celles concernant les réfugiés syriens. Avec un cynisme et une inhumanité rares, l’Autriche (Vienne prépare un programme d’expulsion des ressortissants syriens), l’Allemagne, la Suède, le Danemark et la Norvège viennent d’annoncer suspendre l’examen des demandes d’asile. En France, le ministre de l’Intérieur (on n’en attendait pas moins de lui) étudie le traitement du gel des demandes d’asile. Comme si, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, en Syrie, où 90 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, tout était désormais réglé, plus personne n’aurait envie ni besoin d’émigrer.
Alors qu’aujourd’hui le peuple syrien a avant tout besoin de notre solidarité.
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