Fédération des Pyrénées-Orientales

Aujourd’hui, face aux convulsions du monde, mesurons bien la puissance des dangers qui se profilent avec la construction d’un axe de type nouveau entre Washington et Moscou, axe autour duquel converge tout ce que compte le capitalisme libertarien fascisant.

Du discours de Milei à Davos, véritable théorisation du rejet du libéralisme politique et du retour au XVIIIe siècle, au discours du vice-président nord-américain contre « les réglementations excessives », contre « l’idée sinistre [sic], injuste et aberrante de la justice sociale », la haine de l’égalité et du progrès social s’exprime sans retenue dans nombre de déclarations des grands de ce monde. Les irruptions de Musk sur la planète comme la tentative de règlement de la guerre en Ukraine entre Trump et Poutine sans les Ukrainiens, la volonté trumpiste d’annexer Gaza comme le refus du vice-président Vance de rencontrer le chancelier allemand au profit d’un entretien avec la présidente du parti pronazi, sont autant d’expressions de la haine du droit international et d’attaques contre la construction européenne du chef de la Maison Blanche.

Il rejoint ainsi l’autocrate de Moscou dans la quête de territoires nouveaux à exploiter. Tous deux sont prêts à de nouveaux partages du monde. Tous deux haïssent la liberté, les droits des femmes, ceux des homosexuels, les immigrés, le progrès social et soutiennent la « liberté » d’exploiter, de spéculer, d’écraser toute opposition. Leur nationalisme exacerbé les rend d’autant plus dangereux que nous savons que les alliés d’aujourd’hui peuvent être en guerre demain. Faute d’avoir élaboré une stratégie autonome de sécurité commune du continent en dehors de l’élargissement de l’OTAN, les dirigeants européens se trouvent aujourd’hui pris en tenaille entre les pantagruéliques appétits nord-américains et le Kremlin qui continue de rêver à la « Grande Russie ». On aurait grand tort de rester spectateur face à de tels bouleversements. Il ne s’agit pas d’événements fortuits ou inopinés, mais bien d’imposer un monde où ne règne que la loi du plus fort, la loi des plus riches. La mobilisation populaire pour la justice, la paix, la démocratie dans la perspective d’un nouveau projet européen construit par les travailleurs et les peuples est d’une grande urgence. En France, rien ne devrait détourner les forces progressistes, démocratiques, républicaines du patient travail de fortification, d’élargissement et d’enrichissement du Nouveau Front populaire et citoyen voulu par les électrices et électeurs de gauche depuis le mois de juillet 2024. Le moment est trop grave, trop sérieux, trop préoccupant, pour empoisonner ce rassemblement de stériles crispations ou de funestes invectives. Face aux périls qui accourent, fous sont celles et ceux qui font profession de diviser le camp de gauche, le camp de l’émancipation, le camp de la quête de justice et d’égalité en osmose avec le combat pour le climat et le vivant.