Fédération des Pyrénées-Orientales

Pour rendre à l’Amérique sa grandeur (blanche et anti-progressiste) Trump agit en raciste et néonazie. Dans taxer de manière spectaculaire les importations, le message est clair : il s'agit d'écraser le monde.

Pour se rendre la capacité d’y répliquer, d’imaginer d’autres chemins que le repli sur soi, il faut populariser une autre vision de la mondialisation. Les gauches qui furent un temps à la pointe de ce combat, doivent impérativement le reprendre.

C’est une bataille de valeurs. Ou nous laissons la haine et l’insulte se répandre ou nous nous entrons dans la mêlée pour défendre et promouvoir les coopérations, le droit des citoyens et des peuples face à Trump et ses semblables en Europe et dans notre pays la France, notre région, l’Occitanie.

Si les États-Unis représentent seulement 7 % des exportations de la région Occitanie, elles concernent des secteurs clés dont la viticulture et l’aéronautique où l’inquiétude domine chez les acteurs de ces filières impactés par les taxes douanières décidées par Donald Trump.

Le premier mandat du Républicain Donald Trump avait laissé un goût amer aux viticulteurs. Le président des États-Unis avait relevé les barrières douanières contre le vin français. Résultat : 600 millions d’euros de pertes de chiffre d’affaires entre 2019 et 2020 dans la région.

Cinq ans plus tard, le cauchemar revient puissance 10 avec un Trump qui a déclaré la guerre commerciale à la planète. Comment un territoire comme l’Occitanie peut-il répliquer et se prémunir des décisions intempestives de l’agité de la Maison Blanche ?

Promouvoir un autre modèle

Dans l’aéronautique, par exemple, les taxes Trump se heurtent au besoin des États-Unis du savoir-faire européens. Si les collectivités locales ont fait des choix politiques en soutenant la filière, gage de développement du territoire et de créations d’emplois en votant une enveloppe de 30 millions entre 2023 et 2027 pour « favoriser la transformation de l’industrie et engager les acteurs dans la conquête de nouveaux marchés », cela ne suffit pas.

Cette crise doit être l’occasion pour les progressistes de promouvoir un autre modèle de développement. « La question, c’est celle de nouvelle coopération avec les pays du sud, celle de la sortie de la dépendance par rapport au dollar parce que les droits de douane posent aussi le problème de la suprématie du dollar comme monnaie d’échange » explique Vincent Bouget, membre du comité exécutif national du PCF et responsable des questions européennes. Le débat mérite en tout cas d’être mis sur la table.

Comme le propose Frédéric Boccara, économiste et membre du comité exécutif national du PCF : « Il faut inciter et emmener vers un chemin de développement en abaissant jusqu’à 0 % toutes les dépenses qui vont permettre de développer et les services publics et l’emploi, avec une nouvelle industrialisation et l’écologie. Nous devons aussi poser la question d’une conférence financière mondiale avec une monnaie commune mondiale de développement, alternative au dollar, avec les Brics et tout le Sud global. Il faut ouvrir le chantier de nouveaux traités, de co-développement avec le Sud, avec des protections sociales et environnementales. »

Dominique Gerbault