Alors que les marques françaises se partagent près de 40 % du marché hexagonal, dont la majorité pour les deux grands groupes que sont Renault et Selentis, la part des constructeurs français dans la production en France des constructeurs français est passée de 65 % à 18 % en l’espace de 25 ans. Les constructeurs ont multiplié les implantations dans de nombreux pays pour profiter des bas coûts de la main d’œuvre. Entre 2006 et 2021, la filière française a ainsi perdu près de 120.000 emplois, soit 40 % de ses emplois en France. Parallèlement, alors que les achats de voitures neuves par les particuliers ont été divisés par deux depuis 1990, les constructeurs ont continué à faire monter en gamme leurs voitures en augmentant les prix, les rendant ainsi inaccessibles à la plupart des consommateurs. La même politique a été suivie avec les voitures électriques.
Ces constats mettent en évidence qu’en dépit des 5.8 milliards d’argent public, celui de nos impôts, qui ont été injectés pour soutenir la filière automobile, celle-ci ne parvient pas à répondre au défi de la re-localisation de la production en France. La filière continue de détruire massivement des emplois, notamment dans la sous-traitance. Dans ce début d’année 2025, ce ne sont pas moins de 80 entreprises menacées par des plans de suppression d’emplois, voire par des liquidations. Le désengagement de Renault dans la fonderie de Bretagne pour délocaliser la production en Turquie, en Espagne et au Portugal, en est une nouvelle et scandaleuse illustration. La politique industrielle des constructeurs automobiles français met en péril l’ensemble de la filière française.
Auditionné au Sénat, le PDG de Michelin indiquait récemment que les règles de la concurrence en Europe ont été bâties contre les industries locales. Il est temps de sortir de ces règles pour protéger nos industries et nos savoir-faire.
Pour soutenir l’emploi dans cette filière industrielle, les communistes proposent de mettre enfin à l’ordre du jour la construction en France de véhicules bon marché, moins polluants et accessibles à tous. C’est un enjeu d’indépendance nationale et de justice sociale.
Jean-Michel Galano
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