Fédération des Pyrénées-Orientales

Quand je vois l'étalage de celles et ceux qui veulent se présenter à l'élection présidentielle à gauche, de François Ruffin à Clémentine Autun, sans compter Gluksmann et l'ineffable récidiviste, Mélenchon, sans oublier la descendante d'Arlette à Luttes ouvrière, sachant que du côté gauche on n'a pas fini de voir monter les « indispensables » de cette foire au culte de la personnalité, je vois à droite poindre les dents blanches de Doudou, Édouard Philippe et, évidemment, le duo sulfureux, Bardella/Le Pen... Pour finir dans le folklorique, nous avons la candidature d'Hanouna, beaucoup moins drôle que celle de notre regretté Coluche…

Au menu de la période, les belles phrases et un concours d'envolées lyriques qui rendraient jaloux les meilleurs publicitaires qui vendent des bagnoles… sans oublier la polémique des petites phrases assassines en carburant… Bref, aussi répugnant que l'odeur des pesticides qui empestent nos campagnes… Et les communistes dans tout ce cirque ? Ils pensent certes à ce que la gauche devrait présenter en s'entendant sur l'essentiel des réformes en faveur du monde du travail et citoyen. Ils ont un candidat potentiel, certes, Fabien Roussel, qui passe bien dans les médias auprès des classes populaires, n'en déplaise aux philosophes des Deux Magots, même si, à la finale, les réflexes du vote dit « utile » l'emportent pour accoucher d'une souris atteinte de la peste ou du choléra.

L'expérience a prouvé que cela ne suffisait pas, même si c'est la seule façon dont les communistes ont disposé jusqu'à maintenant pour ne pas être effacés définitivement de l'écoute médiatique et relayés à coller les affiches de la FI ou du PS. Ce n'est pas un sujet simple et je sais que TOUS les communistes s'interrogent. Ce que je sais aussi, c'est que si ça continue comme ça à gauche, avec cette compétition folklorique des égos de têtes de gondoles majoritairement autoproclamées, je serai plutôt pour qu'une ou un communiste se présente, mandaté par un vote des adhérents du PCF à qui on ne pourra jamais reprocher de ne pas appliquer la démocratie dans leur parti. Mais ce n'est qu'une option. Je ne la souhaite pas forcément. Je l'envisage.

Et le danger de l'extrême droite me direz-vous ? L'argument ne l'a jamais empêché de se hisser aux portes du pouvoir. Depuis le début, on s'est fait balader avec cette histoire. Voter la peur au ventre, c'est savoir qu'on a déjà perdu. C'est pour ça qu'on a eu tant d'abstention dans certains cas, compréhensibles, même si ont exprimé un véritable désespoir validé par une crise démocratique sans précédent.

La droite et les sociaux libéraux en ont profité pour se partager le pouvoir depuis 40 ans. Les communistes ont pris leur part de cafouillage dans ce contexte. Ils n'ont pas fini de digérer cette histoire complexe où ils ont failli disparaître définitivement, comme dans d'autres pays européens, ne l'oublions pas. Leur existence dérange encore.  Les insultes hystériques dont le PCF est l'objet le vérifient même si les médias font tout ce qu'ils peuvent pour imposer l'effacement de cette voix à gauche comme on l'a vu lors de ce 1er mai 2025 alors que dans des petites villes comme la mienne à Céret, seuls les communistes vendaient hier le muguet de l'espoir, permettant aux militants, quel que soit le temps, de poursuivre une tradition qui date de la Renaissance (1560)…

On arrive au bout de cette histoire grise qui a épuisé ses cartouches, enfin presque. Reste qu'il est encore temps que la gauche unie fasse preuve de responsabilité et réveille l'espoir de jours heureux, particulièrement pour les plus défavorisés. Les communistes y sont prêts. Les autres ? Nous n'avons plus qu'une cartouche pour éviter le pire demain. Qu'ils y pensent, et nous aussi bien sûr. Être sûr de son fait ne suffit pas à ouvrir les pistes de l'espoir qui ne peuvent passer que par une approche collective garante de la diversité démocratique dont devrait se revendiquer la gauche française.

Yvon Huet