En 1996, la somme des 500 plus grandes fortunes était de 80 milliards d’euros, 15 fois plus qu'en 2024. Pendant ce temps le SMIC horaire brut passait de 5,78 euros à 11,65 euros soit 2 fois plus.
Le Produit intérieur brut (PIB) de la France était de 1 259 milliards d’euros en 1996 et devenait 2 917,4 milliards d’euros en 2024, soit un petit peu plus que deux fois comme le SMIC.
Qu’en 28 ans, la valeur du PIB soit multipliée par 2 comme le SMIC horaire brut, ne paraît pas extravagant. Le PIB est la somme de toutes les valeurs ajoutées de toutes les entreprises, tout comme la valeur du SMIC horaire brut qui est, lui, la base du salaire minimum de toutes les entreprises.
Par contre, que dans la même période, la somme des 500 plus grandes fortunes soit multipliée par plus de 15 fois est extraordinaire ! Il existe une capitalisation boursière dont moins de 1 % est composée d’actions nouvelles vendues par les entreprises et 99 % sont ouverts à la spéculation.
La main invisible
Les cadeaux faits aux capitalistes tels que la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) et la mise en place du CICE par le président Macron pour soit disant rendre aux entreprises une capacité d’investissement sans qu’aucune vérification de l’usage n'existe explique en partie cette explosion. Sans parler du laisser-aller de la fuite des capitaux dans les paradis fiscaux.
Depuis les années 1980 et la montée en force de l’ultralibéralisme, la logique politique mise en œuvre reprend les arguments d’Adam Smith, tels que l'individu « est conduit par une main invisible à promouvoir une fin qui n’entrait pas dans ses intentions […]. En poursuivant son intérêt personnel, il contribue souvent plus efficacement à celui de la société, que s’il avait vraiment eu l’intention d’y contribuer. ».
En réalité, cette « main invisible » ne fait que détruire les services publics au profit des 500 plus grandes familles.
Dominique Gerbault
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