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L'édito d'Evelyne Bordet. Panser le réel

Après le procès des viols de Mazan, hors norme par sa durée, par le nombre d'accusés et par l'horreur des faits reprochés, devenu un révélateur abject des violences faites aux femmes, après Bétharram, où plus de 200 anciens élèves de l’établissement privé catholique ont porté plainte pour violences et abus sexuels, c’est à Vannes, que 299 patients ont témoigné au procès de l’ancien chirurgien Le Scouarnec des viols subis alors qu’ils étaient mineurs.

De tels crimes auraient dû ébranler le pays, être le cri d’alarme qui nous réveille tous, nous ouvre les yeux sur une société où le patriarcat, socle des discriminations, du sexisme et des inégalités, sévit avec une violence inouïe, et ce, dans tous les espaces sociaux. De tels crimes devraient nous obliger à aller à la racine des oppressions pour éradiquer les systèmes de domination, d’exploitation. Rien de tout cela… Suffira-t-il de pleurer ? Dénoncer nous rend-il quitte des violences d’un monde fondé sur une logique d’oppression et de prédation ? Sûrement pas ! Alors, quelle lecture du chaos du monde actuel ?

Nommer les violences est le premier pas vers la fin des dominations, dont celles subies par les femmes et les enfants. On le sait, les violences sexuelles, l’inceste, la pédocriminalité sont systémiques.

Ce qui doit être formulé, c’est qu’elles ne sont pas un écart à la norme, elles sont la norme. Il faut se rendre à l’évidence : c’est la contestation des violences sexuelles qui vient perturber l’ordre public, et non les violences sexuelles elles-mêmes.

On installe des extincteurs dans tous les bâtiments qui accueillent du public. Dans la même logique, il faut partout considérer les violences sexuelles comme un risque évident, notamment là où il y a des enfants : familles, crèches, écoles, hôpitaux, clubs sportifs, activités de loisirs … Quels extincteurs pour neutraliser les prédateurs ? On ne résoudra le problème des violences sur les plus vulnérables qu’en déconstruisant le patriarcat. Il n’est écrit nulle part qu’à la fin la barbarie l’emportera.

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L'édito d'Evelyne Bordet. Panser le réel

le 06 juin 2025

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