Jusqu'à la fin du siècle dernier, la France détenait l’un des tout meilleurs réseaux ferrés. Mais depuis les années 90, sous la pression de l’Europe libérale et des appétits privés, tout a été saccagé par manque d'investissement.
Si le virage du TGV a bien été pris dans les années 80, il n’a pas été poursuivi. La ligne nouvelle Montpellier-Perpignan, seul chaînon manquant de la grande vitesse entre Séville et Amsterdam, se fait désirer.
Quant au reste du réseau, il s’est considérablement dégradé, en raison de la politique de la SNCF dirigée par l’État sous le seul prisme de la rentabilité. Avec 51 euros par habitant au lieu de 115 en Allemagne et jusqu’à 512 aux Pays-Bas, nous ne pouvons pas avoir un réseau performant. Au lieu d'entretenir les lignes qui lui appartenaient, l’État a commencé par en fermer certaines, avant d’en confier d’autres en gestion aux Régions.
Si en Région Occitanie, certaines lignes sont réouverte, c’est grâce aux efforts de sa présidente Carole Delga (PS) et de Jean-Luc Gibelin (PCF), son adjoint aux transport que le réseau sort la tête de l'eau en assurant a minima 75 % des investissements mais à l’avenir, cela ne suffira plus. Les besoins en entretien sont tels (7 milliards d’euros pour 4 000 km de lignes menacées en France dont un millier en Occitanie).
En lançant un appel national finançable Carole Delga se montre à la hauteur de l’enjeu. Il est multiple : plutôt que de multiplier les camions sur les routes, sauver le fret en cours de privatisation. Permettre aux grandes métropoles d’être mieux connectées grâce au TGV et préserver les petites lignes qui sont plébiscitées.
Relais des usagers de la SNCF
Comme le déclare Jean-Luc Gibelin : « Nous avons besoin évidemment de lignes nouvelles supplémentaires pour compléter ce qui existe. Donc nous avons besoin […] du Montpellier-Perpignan, mais nous avons aussi besoin des lignes de desserte fine du territoire parce que dans la région près de 60 % de notre réseau est constitué de ces lignes. Donc ça ne peut pas être l’un contre l’autre. Il faut l’ensemble, une infrastructure qui permette de répondre à tous les différents modes de transport ferroviaire qui existent. »
Cela relaye les préoccupations de la population des Pyrénées-Orientales qui ne cesse au travers de leurs associations et du PCF(*) de se battre pour entretenir ou rouvrir des lignes comme Elne-Céret, Rivesaltes-Axat-Quillan, Perpignan-Villefranche, Villefranche-Latour de Carrol.
En 2017, SNCF Réseau, le gestionnaire du réseau, a fait, à la demande du ministère, un état des lieux de ce qu’il y avait comme travaux à faire et ce que ça coûtait. Cela s’élevait nationalement à 7 milliards d’euros.
Il est proposé que les concessions autoroutières participent au financement et que sur les 4 milliards de profits qui sont faits par les concessionnaires, il faut qu’il y ait une obligation de réorienter 2 milliards sur le ferroviaire. Tout ceci sera évoqué lors de la conférence Ambition France Transport organisée par le ministère chargé des Transports à laquelle Jean-Luc Gibelin participera pour la Région Occitanie.
Dominique Gerbault
(*) Le PCF 66 a lancé une pétition « Pour le train au quotidien à signer sur http://66.pcf.fr/
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