Les annonces de licenciements tombent chaque jour, singulièrement dans le secteur industriel. Entre 128.250 et 200.330 emplois sont menacés ou supprimés depuis septembre 2023 d'après la CGT.
Avec 13.000 emplois directs, la métallurgie fait particulièrement les frais des décisions patronales. C’est aussi le cas de la chimie avec plus de 7.000 emplois directs, toujours recensés par la CGT.
Dans le Gard, la verrerie du Languedoc détenue par le groupe américain Owens Illinois, fermera ses portes, si la mobilisation des salariés et de leurs soutiens ne parvient pas à stopper la direction. Le sort de 164 familles en dépend. Derrière ces emplois supprimés, ce sont des drames humains qui se jouent, le lien social qui se rompt, des régions entières qui se désertifient et des compétences qui se perdent à jamais.
Cinquante ans après la fermeture des mines cévenoles, le Languedoc est frappé par une nouvelle vague de désindustrialisation aux diverses causes. Certaines d’ordre conjoncturel liées à la crise économique, d’autres structurelles guidées par la recherche exclusive du profit. À Salindres, effrayée par le coût de la dépollution et le possible scandale sanitaire des polluants éternels (Pfas), le groupe a préféré fermer l’usine Solvay, quitte à plonger des familles dans le désarroi.
Une gauche pour sortir de l'hécatombe
Dans l’Hérault, sans oublier l’hécatombe subie dans le commerce (après le PSE chez Pimkie, la marque Jennyfer reprise par Beaumanoir et Celio, etc…) et de la grande distribution (fermetures ou reprises de magasins Casino, Auchan, etc…), plusieurs sociétés sont en difficulté. C’est le cas du transporteur Vectalia à Béziers ou de La Cure gourmande (Montpellier, Pézenas, Béziers). Présente aussi dans le Gard (Le Grau-du-Roi, Uzès, Aigues-Mortes), l’enseigne emploie ici 113 salariés. Spécialisée dans la confection de biscuits et confiserie, La Cure gourmande attend fébrilement la fin de sa mise sous redressement judiciaire décidée en avril.
Dans l’instabilité politique que nous vivons depuis la dissolution décidée par le président de la République, à la demande de l’extrême droite, il y a un an, ce sont les thématiques identitaires qui dominent le débat public et occultent la question sociale. Comme vient de déclarer Sophie Binet au journal La Marseillaise : « Quand on ferme une usine, on élit un député RN ».
Au-delà des luttes syndicales, nous avons besoin d’une gauche du travail et du progrès social. Une gauche avec des repères de classe et la volonté d’être majoritaire. C'est le sens de la campagne pour une nouvelle industrialisation pour la France que mêne le PCF.
Dominique Gerbault
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