La victoire de Benoît Hamon à la primaire du PS change la donne. Même s’il ne faut pas se bercer d’illusions, car si le désormais candidat du Parti Socialiste ne se démarque pas des Hollande, Valls, El Khomri… Tout ce que l’on peut attendre de lui, c’est qu’il transforme le coup du père François en coup du père Benoit. En vérité ce qui change la donne, c’est la sociologie, la motivation et les objectifs des 1,2 millions de personnes qui ont voté pour lui aux préliminaires socialistes de la présidentielle. Certes la volonté de battre Valls a guidé la main de beaucoup d’entre elles, mais la foi en la possibilité de mettre en œuvre une politique vraiment de gauche, en France, a été très forte aussi. Plus encore, la victoire d’Hamon (60% des voix) a ouvert un espoir à gauche qui lui a permis de faire un véritable bond dans l’opinion. Autre conséquence, sur les marchés, dans les entreprises, les réseaux sociaux, nombreux sont les électrices et électeurs de gauche, dépassant largement le cadre des votants à la primaire, qui souhaitent voir les forces de gauche, socialistes, mélenchonistes, communistes, vertes, trouver un accord pour gagner présidentielle et législatives contre la droite, le FN, les libéraux de tout poil. Ils ont compris qu’avec les affaires Fillon et Le Pen, la bulle Macron, le rassemblement d’une gauche de transformation sociale et environnementale est loin d’être une cause perdue. C’est d’autant plus réalisable que « l’appel des cents » a identifié 53 propositions communes à Hamon, Mélenchon, et Jadot (EELV). À partir de cela, la question est : Peut-on construire ou pas ? De ce point de vue notons la « finesse » du candidat écologiste, qui consulte ses militants et ses sympathisants sur un éventuel rapprochement avec Hamon et Mélenchon. Sans nourrir les illusions, ne doit-on pas au peuple de saisir la moindre chance de réussir afin de mettre en œuvre une autre politique, une nouvelle République, avec un projet commun, une stratégie et une personne pour le porter ? Atteindre cet objectif implique que ni les égos, ni la volonté de gagner à tout prix ne prennent le pas sur le contenu du projet. Entre gens différents, nous pouvons trouver un compromis le plus à gauche possible, car il ne s’agît bien évidemment pas de refaire le coup du Bourget, ni de recommencer la même politique. L’intervention rapide des citoyennes et citoyens de gauche auprès des candidats et des organisations, au travers des pétitions, des réseaux sociaux, des mails, des réunions publiques, des sites internet… peut changer la donne. Ne nous en privons pas !
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