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Laurent Brun, leader CGT cheminots. « La ministre n’est pas à la hauteur »

Suite aux déclarations ce dimanche d’Élisabeth Borne, ministre des Transports sur le conflit de la SNCF, le secrétaire national de la CGT cheminots a livré sa réaction à « La Marseillaise ».

La Marseillaise. Dans un entretien à nos confrères du « Parisien » paru ce week-end, la ministre des Transports, Élisabeth Borne dénonce une « grève politique » de la CGT, que lui répondez-vous ?

Laurent Brun. Elle explique que nous ne défendons ni le service public ni les cheminots. C’est bien digne de sa méthode. Elle écoute mais elle n’entend pas ce qu’on dit. Nous n’avons pas cessé pendant la réunion de vendredi d’ailleurs d’intervenir sur les questions de service public et de droits des cheminots. Je regrette qu’elle soit à ce point sourde à nos interventions. Je sens une pointe de revanche dans sa prise de position parce qu’elle a été écartée par le Premier ministre, elle a été obligée de reprendre en main le dossier. Nous n’avons pas de leçon à recevoir sur la manière dont nous discutons les sujets.

La Marseillaise. La ministre estime également que vous n’êtes pas au niveau de la réforme…

Laurent Brun. Justement je pense que c’est elle qui n’est pas au niveau. Nous, nous avons remis un dossier complet au Premier ministre sur notre analyse et nos propositions. Alors effectivement, ces propositions sont en contradiction totale avec celles du gouvernement puisque c’est un gouvernement libéral. Mais nous assumons la contradiction. Si la ministre voulait que tout le monde soit d’accord avec elle, il fallait qu’elle organise des colloques comme elle l’a fait par ailleurs. Nous lui avons posé vendredi la question de l’impact de ses déclarations sur le fret, où elle explique que le fret va repartir grâce à ses décisions. Nous nous lui expliquons que la SNCF convoque un comité central d’entreprise extraordinaire pour annoncer un nouveau plan fret dans lequel elle va supprimer quasiment la moitié des effectifs existant et écrémer les trafics qui vont une nouvelle fois se reporter sur la route. Nous lui demandons un moratoire en attendant une décision claire sur la relance du fret, et elle ne répond pas. C’est elle qui n’est clairement pas à la hauteur.

La Marseillaise. Quelle issue voyez-vous au conflit alors qu’une nouvelle séquence de grève s’est ouverte ce dimanche ?

Laurent Brun. Les revendications sont posées, personne ne peut le nier, elles sont connues depuis un certain temps. Que ce soit sur la réforme ou les conditions de travail des agents. Maintenant c’est aux pouvoirs publics de savoir quand est-ce qu’ils vont enfin se décider à négocier. Nous nous pensions que la réunion de vendredi était une ouverture. Il s’est avéré que ce n’était pas le cas. On va voir avec les grévistes combien de temps ils sont prêts à durer.

La Marseillaise. Ne craignez-vous pas que l’intersyndicale se disloque sous la pression du gouvernement ?

Laurent Brun. Je ne sais pas. Nous avions déjà discuté au préalable avec une déclaration commune selon laquelle si la réunion de vendredi se passait mal on appellerait à une journée d’action le 28 juin et à poursuivre en juillet. Moi j’ai annoncé que pour la CGT on considérait que la réunion s’était mal passée et qu’on allait mettre à exécution cette menace. Je ne sais pas si l’ensemble de nos camarades sont sur cette logique. On verra. Mais la réunion que nous avions programmée pour ce lundi est maintenue c’est plutôt bon signe. J’ai l’impression que nos camarades, quel que soit leur bord ont plutôt du mal à trouver les points positifs dans cette réforme. Viendra peut être la question : « est-il possible de continuer à agir ? » Et ça, ça peut créer de la division avec certains qui considèrent qu’on peut continuer et d’autres pas. Mais ce sera une division, sur la forme et non sur le fond.

Propos recueillis par Mireille Roubaud (La Marseillaise, le 18 juin 2018)

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