Fédération des Pyrénées-Orientales

La Russie a envoyé ses pruneaux vénéneux sur plusieurs villes d'Ukraine en réponse à la destruction du pont de Crimée dont on ne connaît toujours pas l'origine exacte. Cette terrible escalade qui semble ne pas pouvoir s'arrêter avant qu'un des deux pays se retrouve à terre, d'une manière ou d'une autre, est une insulte au monde entier.

Encore une fois, nous savons que Poutine mène une guerre d'annexion inexcusable, ne pouvant masquer le caractère autocratique d’un pouvoir inspiré par le nationalisme religieux d’extrême droite qui ne peut vendre ses recettes que par la fuite en avant, mais nous savons aussi que l'OTAN, sous les ordres états-uniens, en profite pour mettre sous son aile l'Europe et bien d'autres pays pour retrouver son hégémonie quelque peu fragilisée par l'échec de ses guerres impérialistes et la montée en puissance des pays dits émergents, attendant comme hier que le sang ait suffisamment coulé pour arriver « chez nous » en sauveurs. Reste à attendre la commercialisation des films qui suivront si nous sommes toujours là, vu l’éventualité d’une utilisation possible de l’arme nucléaire…

Les peuples font les frais de jeux de poker menteurs qui, comme d'habitude, ne font aucun mal aux dirigeants belligérants et aux marchands de canons (dont la diaspora de l’industrie militaire française) qui s'engraissent comme jamais et font peser sur les peuples des dépenses d’armement qui étouffent les budgets sociaux, d'éducation et de santé publique.

Je le redis clairement. Je suis solidaire de la résistance ukrainienne contre l'agresseur du Kremlin, mais convaincu que c'est en faisant pression sur les grandes puissances pour qu'elles obligent négociations et cessez le feu que les choses n'arriveront pas à cette catastrophe attendue qui fera tant du peuple ukrainien que du peuple russe, et bien d’autres en effets collatéraux, les martyres d'une géopolitique macabre fondée sur la raison du plus fort.

Certains me diront que je me trompe et qu'on n'arrête pas un fou avec des fleurs. Certainement, mais la meilleure façon de calmer les ardeurs sanguinaires doit être, dans chaque pays, y compris la Russie, d'œuvrer à arrêter la montée des nationalismes, religieux ou non, et des extrêmes droites, et de se battre pour que l'ONU redevienne un lieu de concertation propice à la coopération et non un lieu inutile actant les injonctions des fauteurs de guerre.

Au lieu de cela, on assiste en boucle à une escale où les appels à la haine montent en puissance au point de rappeler les propagandes allemandes et françaises pendant la guerre de 1914. Je suis du côté de Jaurès (assassiné par un terroriste d'extrême droite pour avoir voulu faire gagner la paix) et je le resterai.

Yvon Huet