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Le billet de Jean-Michel Galano. La justice, deux fois

L’épouvantable meurtre commis le 23 décembre en plein Paris à l’encontre une nouvelle fois de la communauté kurde, pose deux problèmes bien distincts.

1- L’implication éventuelle des services secrets turcs : le meurtrier jure avoir agi de son propre chef, avec le racisme comme seul mobile. Etrange. La communauté kurde, très discrète, vit dans un quartier qui n’a rien d’un ghetto, en bonne intelligence d’ailleurs avec d’autres communautés et notamment des immigrés turcs. Rien dans l’habillement ni dans le comportement ne distingue ces hommes et ces femmes de tant d’autres Parisiens. Par contre, le tueur, qui semble avoir été déposé par une voiture, a délibérément ciblé des commerces notoirement tenus par des kurdes. Et un raciste, cela se manipule. Notamment quand il a fait un an de préventive. Il serait donc précipité de refermer la piste politique, d’autant plus que la justice française doit la vérité aux trois militantes kurdes assassinées il y a bientôt dix ans, une enquête empêchée d’aboutir par le secret défense. Les Kurdes ont payé le prix fort dans la lutte contre l’État islamique. Nous leur devons bien ça.

2- Le meurtrier présumé avait été libéré de façon parfaitement légale, au bout d’un an de prison préventive, vu qu’il ne risquait pas plus de dix ans d’incarcération pour les faits qui lui étaient reprochés (violences avec arme). Que l’accusation retenue contre lui ait été légère au regard des faits (attaque au sabre contre un foyer de migrants), c’est une chose. Mais à partir du moment où elle était retenue, la loi est formelle : on ne peut pas garder ce genre de prévenu en préventive plus d’une année, et si son procès a lieu plus tard, il y comparaîtra libre. Dans un pays civilisé, on ne laisse pas les gens croupir indéfiniment en prison dans l’attente de leur procès. Soit. Mais un pays civilisé se doit de mettre les moyens dans ses services publics, y compris ceux de la police et de la justice.  Les « lenteurs de la justice » sont ce qui nourrit défiance et sentiment d’insécurité. Il y a des criminels en liberté, alors que d’un autre côté on manque de magistrats, de greffiers, de policiers formés, etc…

Ce qui s’est passé le 23 décembre est donc révélateur à un double titre Il est heureux que, pour une fois, les médias aient largement donné la parole à Fabien Roussel. Pas surprenant non plus, quand on sait l’ancienneté et la constance de l’engagement des communistes français aux côtés de ce peuple qui, comme le dit un des chants entendus place de la République, « ne meurt jamais ».

Jean-Michel Galano

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le 24 décembre 2022

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