Fédération des Pyrénées-Orientales

Le gouvernement scande à tous les coins de rue qu'il veut sauver la retraite par répartition. Qu'en est il exactement ?

L'actuel système de retraites est né au lendemain de la Seconde guerre mondiale, sous la plume d'Ambroise Croizat, ministre communiste. Les cotisations des actifs financent directement les pensions des retraités, sur une base de solidarité intergénérationnelle. Le système repose sur les salaires, puisque les cotisations en découlent. Donc, s’il y a de bons salaires, une bonne masse salariale, cela finance les pensions.

Actuellement, si l’on reprend les déclarations du président du Conseil d’orientation des retraites (COR), « les dépenses de retraite ne dérapent pas », mais, précise t-il, « elles évoluent à un niveau qui n’est pas compatible avec les objectifs de finances publiques du gouvernement » se basant sur le programme de stabilité du gouvernement, qui vise un retour du déficit public sous les 3 % du PIB en 2027. Le système par répartition va donc à l'encontre des objectifs libéraux.

Alors que la demande d’augmentation des salaires est forte de la part des salariés, le gouvernement privilégie les autres modes de rémunération pour détruire le système par répartition et ouvrir la voie à une retraite par capitalisation. Il fragilise l’ensemble du système, y compris l’ensemble de l’économie française. Le cœur d’un chemin de progrès serait de développer l’emploi de qualité avec la formation et les salaires.

Quel impact sur le système de retraites ?

Les conséquences de la réforme sera la paupérisation des retraités. Si on allonge la durée de cotisation, les gens partiront avec des retraites moins complètes et des pensions plus faibles. Il y aura moins de surcotes et donc à la fin, ce sera plus de retraités pauvres

La baisse des pensions induite par la réforme et la mise en avant des dispositifs favorisant la capitalisation placent nombre de salariés face à un dilemme cornélien. Dans ce système aussi appelé « retraites supplémentaires », les salariés épargnent via des fonds de pensions qui placent cet argent sur des marchés financiers. Une société du chacun pour soi.

Cette réforme pousse les futurs bénéficiaires à se tourner, pour celles et ceux qui en auront les moyens, vers des fonds de pension. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a tout prévu. Il propose un nouveau produit d’épargne retraite levant toutes les réticences afin d’attirer un maximum de personnes : dépôt défiscalisé, des sommes d’argent qui restent accessibles et la possibilité d’en user sous la forme de rente ou de capital une fois la retraite venue.

Le but de cette logique est, pour le capital, d'arriver à mettre la main sur un magot de 600 milliards qui correspond au budget de la Sécurité sociale.

Dominique Gerbault